Ezzahra-Tunis...
Depuis quelques temps je suis devenu un utilisateur assidu du train et par conséquent un client potentiel de la SNCFT. Je navigue quotidiennement entre Ezzahra et Tunis. J'ai donc l'occasion pendant mes déplacements d'assister à plusieurs scènes de la vie quotidienne des rails de la banlieue sud. Bien que mes facultés d'observation soient juste moyennes, il arrive que mon attention soit attirée par des comportements qui méritent d'être rapportés et débattus. En premier lieu je trouve que notre société des chemins de fer dispose d'agents qui font leur métier convenablement. Je n'ai absolument rien à dire concernant la ponctualité des trains. Ceux ci sont la plupart du temps à l'heure. Mais, je veux tirer mon chapeau aux contrôleurs, qui chaque matin sont là en équipe à « chasser » les indélicats resquilleurs le sourire aux lèvres. Bien que la loi leur permet de verbaliser les contrevenants je ne les ai jamais vu le faire. Ils se contentent toujours de s'arranger gentiment avec la personne fautive. Ceux et celles, et ils sont nombreux, qui « commettent l'erreur » de monter en première classe au lieu de la seconde sont aimablement invités à changer de wagon. En second lieu, je suis quotidiennement frappé par l'attitude intransigeante et négative des personnes d'un certain âge envers les jeunes personnes. Ils portent sur eux une espèce de regard chargé de reproches et ils ne ratent jamais l'occasion de critiquer ouvertement leurs manières. Pourtant ce sont ces jeunes qui mettent de l'ambiance et du bon parfum dans le train. En les regardant, j'admire la propreté de leurs fringues et leur gout vestimentaire. Leur jovialité me rappelle mes années de lycée. Enfin je prends du plaisir à l'écoute de leurs blagues si simples et si subtiles en même temps. Et lorsqu'ils se mettent à rigoler c'est toute la rame qui est appelée à les entendre ! Ce qui me touche et me donne un pincement au cœur c'est de voir rarement ces jeunes avec un livre à lire à la main. Si par hasard ils brandissent quelques papiers et discutent entre eux c'est qu'ils ont quelques examens à passer. Finalement ce qui me fait rigoler des fois, c'est de voir le train se transformer en marché miniature. Je ne parle pas des marchands de « kaki », mais plutôt de ces hommes et femmes qui déambulent à travers les wagons pour vendre des mouchoirs en papier à 100 millimes le paquet. De temps à autre un mendiant ou une mendiante profite de l'occasion pour demander d'une manière grotesque quelques sous aux voyageurs. Mais tout cela n'empêche pas ce train de la banlieue sud d'être convivial et bien fréquenté.